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Le blog de Stephen Monod
15 février 2018

Des Chemins de la Confusion

Dans les années 1970, la Ligue Communiste Révolutionnaire qui, bien qu’elle ne représentât pas grand monde, avait dans les limites étroites de sa grille de pensée, une certaine forme d’intelligence, préconisait par voie d’affiches, de limiter le service militaire à trois mois de classes, pour permettre l’apprentissage des armes à ceux qui au Grand Soir s’en serviraient contre ceux-là mêmes qui leur en auraient appris l’usage.

Jeune encore, Monsieur Macron a dû voir ces affiches et par un enchaînement de circonstances inconnu, elles ont dû lui revenir à l’esprit, telle l’image de la madeleine de Tante Léonie remonta à la mémoire de Proust goûtant celles que lui servit sa mère un jour d’hiver.

Le service militaire fut initié par le Directoire à une époque où la France n’en finissait pas de vouloir conquérir l’Europe. Chacun l’ayant finalement adopté, il permit à la Grande Guerre d’être une boucherie à la hauteur du nombre de ses combattants. Il disparut en France par la volonté de Monsieur Chirac lequel était le seul Président de la Vème République depuis le Général de Gaulle à avoir une authentique connaissance des armées et qui voulait faire de la chose militaire un outil professionnel.

Aujourd’hui Monsieur Macron est déterminé à ressusciter le service national réduit à la portion congrue d’une durée de trois à six mois, au prix de quelques trois milliards d’euros qui seraient sans doute mieux employés à améliorer l’ordinaire des soldats, les vrais s’entend, ceux qui signent pour un temps certain.

La question qui doit présider à la réflexion d’un retour du service national est celui de sa finalité. S’il s’agit effectivement de généraliser des classes pour permettre à la France d’avoir un volant de personnels mobilisables à une époque de remontée des périls, l’exercice a peut être un intérêt. S’il s’agit de fabriquer un citoyen idéal passé au tamis d’une égalité parfaite entre les hommes et les femmes, la tâche n’en incombe pas à l’armée mais à l’école sauf à entraîner l’une et l’autre dans les chemins de la confusion.

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