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Le blog de Stephen Monod
22 juin 2017

De Joséphine

Dans la plupart des démocraties européennes, le pouvoir s’attribue en un tour d’élections législatives tous les cinq ans, précédé d’une campagne relativement courte.

La France férue d’exceptions, supporte dix-huit mois de course d’obstacles rythmée par huit scrutins.  Contrairement aux savants commentaires entendus ici ou là, l’abstention constatée lors du dernier suffrage n’est que la conséquence d’un système devenu fou. A problème compliqué, solution simple : fixer l’élection présidentielle et les élections législatives en même temps. Cela laissera l’électeur se prononcer en deux fois, obligeant seulement à raccourcir le mandat législatif dans l’hypothèse d’une dissolution en cours de mandat présidentiel.

Au-delà de cette exception française, la séquence que le pays vient de vivre est au sens étymologique du terme, extraordinaire. La “Vieille Maison“ a quasiment disparu, happée par deux trous noirs : sa mouvance modérée a pris en marche le train de Monsieur Macron ; sa mouvance frondeuse, usée d’avoir abimé le quinquennat de Monsieur Hollande, s’est plus ou moins fondue dans l’insoumission. La droite dite républicaine se divise et subdivise entre ceux qui comprennent la nécessité de participer au travail législatif et ceux qui continuent de confondre Représentation Nationale et cour d’école. Les extrêmes pourront user du Parlement comme d’une caisse de résonance de leurs programmes d’un autre âge.

De même que les Institutions de la Cinquième République ont permis à Mitterrand d’installer la gouvernance socialiste dans la durée, elles vont permettre l’installation du pouvoir centriste. Paradoxalement, c’est au moment où le combat de sa vie aboutit que Monsieur Bayrou doit s’en retourner à Pau, laissant au Président une maitrise absolue sur le gouvernement et la majorité parlementaire. Un tel alignement de planètes est le fruit du talent mais aussi de la chance. Celle de Napoléon a tourné lorsqu’il répudia Joséphine dont ses soldats disaient que sa Vieille lui portait chance. On ne saurait trop conseiller à Monsieur Macron de conserver près de lui son épouse !

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