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Le blog de Stephen Monod
4 août 2016

Du bruit du bonheur

On connaît son bonheur disait Prévert par le bruit qu’il fait en partant. Certes avant les attentats de Merah, l’Europe ne baignait pas dans le bonheur, chacun pensant que ses enfants ne vivraient pas nécessairement mieux qu’eux-mêmes l’avaient fait mais étaient encore bercés de l’insouciance d’un continent dont l’Histoire semblait s’être retirée.

Le bruit fut celui des attentats et est encore celui d’une guerre qui ne se déroule pas aux frontières mais devant la porte de chacun, une guerre où l’ennemi n’a pas d’uniforme et peut être celui-là même qui vous tenait la porte le jour d’avant.

La stratégie de l’état islamique est une réitération des stratégies révolutionnaires de la fin du XIXème et du début du XXème siècle, construites autour du cycle provocation-répression-mobilisation : provoquer par des attentats une répression touchant l’ensemble de la population que l’on veut mobiliser et justement en réaction à cette répression, la mobilisation d’icelle. La seule différence entre ces stratégies et celle de l’état islamique est que la population visée ne se caractérise pas par une appartenance sociale mais par une appartenance religieuse.

La ligne de front pour les démocraties est difficile à fixer et à tenir. La légitimité du combat d’une démocratie contre les terrorismes est justement les valeurs qui la caractérisent. Si elle les oublie, elle perd ce qui fonde sa légitimité et sur un plan pratique permet une extension de la radicalisation.

La lutte contre le terrorisme est un chemin de crête où chaque jour ressemble à la veille et au lendemain : incertain et dangereux.

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