Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Stephen Monod
3 juillet 2014

Du hasard et de la fatalité

Hasard ou fatalité, depuis six cents ans à tout le moins, entre la dixième et la vingtième année de chaque siècle, le monde ou plutôt l’Europe bascule dans un temps nouveau, pour le pire ou pour le meilleur.

En 1415, les armées d’Henri V d’Angleterre débarquent en France et commencent le second volet de la Guerre de Cent Ans. 

En 1515, François 1er monte sur le trône de France et en 1519 Charles Quint devient Empereur et ensemble ils peuvent commencer le conflit multiséculaire qui opposera la France aux Habsbourg.

En 1618, la Défenestration de Prague marque le début de la Guerre de Trente Ans qui comme son nom l’indique, mettra l’Europe à feu et à sang pendant trente ans.

En 1713, le Traité d’Utrecht met fin aux guerres de Louis XIV.

En 1814 et 1815, le Congrès de Vienne solde les guerres de la Révolution et de l’Empire et organise l’Europe mieux que l’historiographie républicaine ne l’a dit.

De 1914 à 1920 l’Europe explose, puis se reconstruit autour du démantèlement de l’Empire Austro-Hongrois, de la disparition de l’Empire Ottoman et de l’illusion que l’Allemagne paierait jusqu’à plus soif.

Aujourd’hui la diligence de l’Histoire dérape tandis que ses chevaux s’emballent sans qu’aucun cocher ne parvienne à en conserver le contrôle.

En Asie, les puissances réarment tandis que la Chine veut faire de la mer qui porte son nom, sa “mare nostrum“ sans que Vietnam ou Philippines n’envisagent d’y consentir.

Le Japon n’entend pas laisser les ilots qu’il considère siens se laisser prendre par les mêmes chinois.

Taiwan reste pour la Chine l’objet – pas unique – de son ressentiment.

Si tout cela n’explose pas ou n’explose pas encore, c’est que l’Amérique y veille, puissance protectrice.

Le monde musulman est quant à lui saisi d’un vent de folie. Aucune démocratie sauf une espérance en Tunisie, ne parvient à éclore et du Nigéria à l’Irak, conquête militaire et théocratie se conjuguent comme un retour aux premiers âges de l’expansion islamique.

Le 28 juin 1914 alors que l’Archiduc François-Ferdinand et son épouse Sophie tombaient sous les balles de Princip et que l’Europe entrait dans un engrenage infernal, la France se passionnait pour les aventures judiciaires de la seconde Madame Caillaux qui avait assassiné le directeur du Figaro, Gaston Calmette, à l’origine d’une campagne de presse contre Joseph Caillaux.

Les priorités françaises étaient certes décalées par rapport à l’ordre international qui s’effondrait mais passion et envergure étaient au rendez-vous.

Aucun parallèle à faire, l’envergure et la passion manquent cruellement à la politique française de ce jour.

Publicité
Publicité
Commentaires
Le blog de Stephen Monod
Publicité
Archives
Publicité