Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le blog de Stephen Monod
19 juin 2014

De la Primaire

Beaumarchais dans “Le Mariage de Figaro“ ironisait sur l’anglomanie de son temps.

Nous pourrions faire de même aujourd’hui à propos de l’engouement des politiques pour la pratique américaine des primaires.

Certes celle-ci fonctionne bien outre-Atlantique mais si l’on observe les régimes parlementaires européens on s’aperçoit que les partis y désignent un dirigeant et une équipe et que ceux-ci bénéficient généralement d’un temps d’opposition pour mettre au point un programme qu’ils s’évertuent à appliquer lorsqu’ils accèdent au pouvoir.

La pratique française des primaires impose aux partis de ne rien faire tant que les primaires n’ont pas désigné un candidat choisi généralement sur sa bonne mine et sa place dans les sondages et incapable dans le temps court le séparant de l’élection présidentielle d’effectivement élaborer ce que sera sa politique.

S’agissant de l’UMP, le souci de gagner les primaires n’exclut pas celui de prendre le parti et le citoyen assiste médusé à un premier combat, prélude à un deuxième qui lui-même précédera le troisième c’est-à-dire l’élection présidentielle proprement dite.

Ainsi, l’on entrevoit Monsieur Sarkozy que cinq années de présidence n’ont pas départi de son sourire de vendeur prompt à sortir un article de son parapluie, Monsieur Bertrand au regard de placier satisfait et Monsieur Fillon à l’allure d’élève appliqué.

Se bousculent aussi, Monsieur Mariton, polytechnicien jovial, ferme dans ses convictions, Monsieur Juppé difficilement échappé de l’ombre tutélaire de Monsieur Chirac, Monsieur Le Maire qui fait penser à Monsieur Giscard d’Estaing lorsque celui-ci était ministre et racontait sans note, le budget de l’Etat, quatre heures durant à la Chambre, l’un et l’autre se berçant du même tropisme germanique.

Le Général de Gaulle s’inquiétait du trop plein et il avait raison, a fortiori si l’on ajoute au spectacle de l’UMP celui du parti socialiste où beaucoup s’amusent de ne pas soutenir leur Président et où d’autres - les mêmes parfois – rêvent d’un parricide où Monsieur Valls tiendrait le rôle de Brutus ….

Tout cela n’est-il pas le signe de l’essoufflement d’institutions exclusivement fondées sur le pouvoir présidentiel, en raison desquelles nolens volens le pays s’égare dans la quête de l’homme providentiel, espérant l’avoir découvert à la fin de chaque lustre et rongeant sa rancœur de s’être trompé pendant la durée du suivant ?

Publicité
Publicité
Commentaires
Le blog de Stephen Monod
Publicité
Archives
Publicité